Article de Jean-Paul Torris, Directeur Général Savencia Fromage & Dairy
Le Nutri-Score revient à nouveau au centre de l’actualité, et certains demandent qu’il soit rendu obligatoire à l’échelle européenne. Déjà adopté par un grand nombre de distributeurs et apposé sur les produits de 200 marques en France, cet étiquetage nutritionnel, s’il part d’une intention louable, a pourtant ses limites. Mal interprété, il peut en effet contribuer à diaboliser certains produits qualitatifs et peu transformés, au bénéfice d’autres bien moins vertueux sur le plan nutritionnel. Chez Savencia, avec la #PositiveFood, nous défendons une vision positive de l’alimentation. Il nous semblait donc nécessaire d’apporter un éclairage sur ce système d’étiquetage nutritionnel.
Le Nutri-Score en effet, s’il donne des informations utiles, ne prend pas en compte la portion consommée, mais une base de 100 grammes, quel que soit le produit. Or, personne ne mange d’un coup 100 g de beurre, de crème ou de fromage ! Il n’y a donc pas de comparaison possible, par exemple, entre un fromage dont la portion va de 15 g à 25 g et 100 g de yaourt (ce qui est inférieur à la contenance moyenne d’un pot). Le Nutri-Score peut ainsi fausser la perception nutritionnelle de certains produits.
Autre effet pernicieux, cet étiquetage peut favoriser l’ultra-transformation et l’élaboration de nouvelles recettes « Nutri-score compatibles » au détriment de la naturalité, certains ingrédients naturels se voyant remplacés par des ingrédients transformés pour obtenir un meilleur score. On aboutit ainsi à un résultat contraire à l’effet souhaité. A ce titre, l’approche Yuka me semble plus exhaustive : elle prend en compte les additifs et accorde un bonus au bio, même si elle a aussi ses limites… puisque sa méthode de calcul reste basée pour partie sur celle du Nutri-Score.
Cependant, loin de moi l’idée de rejeter le Nutri-Score. Ce que nous proposons, chez Savencia, est plutôt d’apprendre aux consommateurs à mieux le comprendre et à l’utiliser avec bon sens, à travers des menus équilibrés qui font la part belle aux produits naturels ou le moins transformés possible. Au même titre que d’autres aliments, le fromage a par exemple toute sa place dans l’équation nutritionnelle, sous réserve d’être consommé de manière pertinente ! Depuis 2016, nous avons ainsi choisi de pratiquer le « Nudge » (qui signifie en anglais « coup de pouce »), une méthodologie basée sur les sciences comportementales qui incite le consommateur à privilégier certains choix nutritionnels, sans contrainte ni sanction à la clé.
Le Nudge est pleinement en phase avec notre philosophie #PositiveFood. En le traduisant par des actions concrètes, nous entendons favoriser une consommation responsable et raisonnée.
Ainsi, Caprice des Dieux matérialise sur ses boites des portions de 25 g, soit la quantité maximum conseillée. Nous proposons aussi ce produit en portions de 15 g, sous la forme « En cas de Caprice », chaque portion correspondant à la quantité de matière grasse contenue dans un yaourt au lait entier. Aux diktats et aux interdits alimentaires, nous préférerons toujours la pédagogie ! Pour aller encore plus loin dans la démarche « Nudge » et sensibiliser les consommateurs à l’intérêt du flexitarisme pour la santé, nous proposons sur le site quiveutdufromage.com un éventail de recettes où le fromage remplace avantageusement la viande.
Heureusement, nous ne militons pas seuls pour la #PositiveFood. Nos clients et partenaires sont à nos côtés et soutiennent avec nous la promotion d’un régime alimentaire naturel, sain et équilibré. Et ce ne sont pas que des mots, à l’image de l’opération « Mes petits plats fromages et légumes » menée en magasins, qui permet de susciter chez le consommateur de nouvelles habitudes flexitariennes.
C’est aussi ça, la #PositiveFood : revenir à des solutions simples et naturelles, et surtout redonner toute sa place au plaisir de manger.
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